Comment puis-je éviter les pièges ? Comment pouvons-nous, concrètement, arriver à vivre dans le cadre de vie que nous imaginons ?

 

Ces questions se posent naturellement. Or, c'est généralement la première fois que les membres d'un groupe vivent cette expérience. Les projets récents, ainsi que le retour d'expériences des autres pays où l'habitat participatif est une pratique courante, nous permettent d'identifier les conditions majeures de la réussite.

Dialogue et engagement

L'habitat participatif est une initiative collective, c'est faire et vivre ensemble. Cette volonté de coopérer n'est pas incompatible avec des points de vue divergents. On ne peut pas être d'accord sur tout. Mais il faut bien trouver une solution ensemble pour progresser. Tout passe par un bon dialogue. Chacun peut exprimer son opinion, chacun écoute l'autre attentivement pour entendre ses arguments. Et à la fin, il faut prendre une décision. Quand cette décision sera prise, tous les participants seront gagnants car le projet progresse. La volonté générale d'arriver à un accord est un engagement fort. Je ne peux pas toujours imposer mon point de vue. Je "perds" individuellement mais je "gagne" collectivement. Chacun doit trouver son compte dans ce nouvel équilibre.

Bien se faire comprendre

Cette maxime est valable tant pour les membres du groupe, qu'entre le groupe et son environnement. Par exemple, formuler clairement ses attentes ou transmettre un programme précis aux architectes, permet d'éviter les malentendus ou des interprétations erronées.

Programmation et conception participatives

Dans un projet d'habitat participatif, le groupe travaille avec les architectes, la forme de leur immeuble. Chaque membre peut intervenir directement sur l'aménagement de son logement. En amont de cette phase de conception, le groupe se penche sur les usages, la qualité environnementale attendue et les espaces collectifs. Il rédige le programme ; un document de synthèse qui contient une liste des logements et des espaces partagés. Il apporte des précisions concernant le fonctionnement des circulations, l'aménagement des espaces extérieurs. 

Cette participation des futurs habitants à la phase de conception peut apparaître comme une évidence. Or, cette intervention des habitants bouscule profondement la pratique des professionnels et certains opérateurs peuvent être tentés de limiter ces changements et les adaptations nécessaires. De plus, sans la participation à la conception, les habitants n'auront plus de choix et l'habitat participatif perdra son sens. Chacun doit faire un effort pour réussir l'innovation.

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